top of page

PAL FRENAK Tricks & Tracks

Emerentienne Dubourg, La Terrasse

octobre 2001


FR (ENG below)

Depuis Les Palets et A Sainte-Rita, deux de ses précédentes pièces, le travail chorégraphique de Pal Frenak s’est considérablement éclaté entre la Hongrie, son pays d’origine, la France et le Japon. Sa poétique s’en trouve, à coup sûr, élargie et son écriture tout aussi engagée, plus brutale.

Tricks & Tracks, sous titré “spectacle sous tension”, fait le constat d’un univers piégé d’empreintes, d’une mémoire qui serait, au choix, effaçable ou indélébile. La pression des corps et de leurs débordements fait fureur sur un plateau devenu le théâtre d’affrontements goulus. Ce troublant tableau d’une humanité déchiquetante traduit une réalité violente. Ces secousses sont le reflet des séismes déroutants qui traduisent le monde actuel. Croquer et sucer l’autre, c’est aussi montrer que la société jugée à tort la moins décadente entretient toujours des relations de victime à prédateur. L’expression du chorégraphe, témoin de son temps mais aussi visionnaire, témoigne d’un vampirisme fardé de complaisance et d’artifice.

A l’apogée de ces paradoxes, l’univers corporel de Pal Frenak s’exprime encore plus par la présence que par le mouvement, comme si l’énergie se concentrait de l’intérieur avant de se répandre entre jouissance et cruauté dans un contexte apparemment aseptisé.



ENG

Tricks & Tracks at the Théâtre de la Bastille -FÈRE-EN-TARDENOIS (Aisne) from our special correspondent

The village hall in Fère-en-Tardenois, deftly revamped into a gym (dance mats and a metal cage with elastic cords hanging from it) vibrates with the blunt, heavy thumping of techno music. The intense lighting throws streaks across four men spinning in the air, grasping each other like parachutists in free fall. As soon as their feet touch the ground, they take off again, with open arms, to be eternally brought down to the ground again. It is this tension – doomed to failure – that gives the furor of Hungarian choreographer Pàl Frenàk its particular flavor, that of the acrid joy of being alive. If we are to be enclosed in this chunk of flesh which is the body, we might as well attempt to penetrate its mysteries.

For three weeks, beginning on October 1st, the choreographer will be in residence in Picardy thanks to a joint effort by four institutions in the area (the Echangeur in Fère-en-Tardenois, the